Waterpolo

YANN CLAY

Un nouvel élément « Clay » au CNM

Fraichement arrivé de Douai, le coach international français Yann Clay a rejoint les rangs du Cercle des Nageurs de Marseille après 16 ans passés dans le club nordiste.

Le Douaisien a d’abord évolué en tant que joueur avant de passer de l’autre côté du terrain en 2006 : « Ça n’a jamais été une évidence pour moi, j’ai toujours mené un double projet en me lançant dans mes études. J’ai eu des opportunités pour devenir joueur pro, que j’ai toujours déclinées pour assurer mon avenir en équilibrant sport et études ». À l’époque, il était plus compliqué de vivre du water-polo qu’aujourd’hui, les moyens financiers étant peu développés. Le choix le plus sage était de faire ses armes pour s’assurer un emploi pérenne et c’est en 2007 qu’un pôle espoir s’est ouvert à Douai. Il en est devenu le directeur technique.

En septembre 2017, il est convoqué pour la première fois en Équipe de France en tant qu’adjoint pour les championnats d’Europe, une opportunité pour ce jeune entraîneur (36 ans à l’époque) de découvrir le niveau international et d’analyser les meilleures équipes au monde.

À la recherche d’une personne qui saurait épauler Milos Scepanovic, le coach principal, mais également superviser toute la partie formation des Jeunes et des Espoirs, le CNM s’est focalisé sur son choix numéro 1 en contactant Yann Clay.

« Je suis quelqu’un qui dit rarement non et j’essaie de faire en sorte de toujours donner le meilleur de moi-même sur chaque aventure. Je suis un fonceur, mon tempérament veut ça. Je n’ai pas réfléchi longtemps avant d’accepter la proposition, même si cela impliquait de bousculer le quotidien de toute ma famille ».

« Quand le meilleur club en France vous appelle, c’est une chance… »

Le néo-entraîneur marseillais n’avait encore jamais quitté son Nord natal, mais ce changement radical ne l’a pas inquiété outre mesure, étant donné l’ampleur du projet proposé : « Quand le meilleur club en France vous appelle, c’est une chance. La moitié des internationaux français sont ici, je n’étais donc pas inquiet pour mon adaptation. J’ai eu l’occasion de côtoyer Frédéric Audon, Pierre-Antoine Raffaelli et Romain Barnier lors de mes nombreuses venues à Marseille pour des stages. Le fait d’avoir reçu des appels de chacun d’entre eux pour me convaincre de les rejoindre m’a totalement conforté dans mon choix ».

Son rôle sera d’accompagner et aider l’équipe pro, pour former un binôme avec Milos Scepanovic et gérer la partie formation avec Quentin Chipotel et Yann Vernoux. L’idée est de faire en sorte que nos jeunes Marseillais se confrontent aux meilleures équipes françaises et européennes, à travers des stages et des tournois. Au niveau du recrutement, son but va être de cibler des jeunes qui pourraient faire mûrir ce projet de la catégorie Espoirs. S’ajoute à cela la gestion des partenariats avec les collèges et les lycées pour accorder au mieux les emplois du temps scolaires et sportifs.

Il souhaite également améliorer la période d’entraînement : « Nous nous sommes rendus compte que durant l’été c’était un peu creux, qu’il y avait une période morte dans la saison. Nous aimerions avoir un temps de travail un peu plus conséquent que dix mois dans l’année. Parallèlement, nous voulons essayer de rendre le water- polo accessible, pour dénicher un maximum de jeunes à fort potentiel dans notre région ». Depuis la mi-saison dernière, deux Maltais et un Ukrainien sont arrivés pour renforcer les équipes Espoirs. Depuis la rentrée, deux joueurs d’Aix-les-Bains et un d’Aix-en-Provence se sont ajoutés à la liste : « Nous voulons vraiment valoriser la formation marseillaise, recruter moins de joueurs déjà professionnels et attirer plus de joueurs de 14-15 ans. Nous jouons la Ligue des Champions, le championnat et il y a en plus les matches internationaux avec les équipes nationales... donc intégrer un ou deux jeunes dans le groupe Élite pour faire souffler les pros sur quelques matches, c’est primordial pour jouer sur tous les tableaux ».

Son adaptation à la vie marseillaise semble s’être déroulée à merveille, après qu’il ait été mis dans des conditions idéales : « J’habite à côté du Cercle. Nous sommes en train de nous acclimater, de prendre nos marques pour faciliter notre quotidien. Je viens d’un petit village de 1200 habitants, donc cela fait quand même du changement. C’est très vivant et cela rend le quotidien agréable ». Mais pour cet acharné de travail, la routine ne fait plus partie de sa vie depuis bientôt cinq ans : « Avec l’équipe nationale, c’est environ 120 jours par an où je suis en déplacement, donc je n’ai pas redouté ce changement de vie, auquel je suis en quelque sorte habitué. Je pense avoir cette qualité d’adaptation à l’environnement dans lequel je suis ».