Conversations

Alexis et Giula Pentcheff

Une passion méditerranéenne

La Galerie Alexis Pentcheff, spécialisée dans la peinture des XIXe et XXe siècles, allie art et passion pour la Méditerranée. Fraîchement installés dans le superbe « Pavillon de la Reine Jeanne », qui surplombe le port de Malmousque, Alexis et Giulia Pentcheff nous dévoilent leurs choix artistiques et la relation privilégiée qu’ils entretiennent avec l’art, Marseille et la Provence.

Pouvez-vous nous parler de la genèse de la galerie Alexis Pentcheff et de ce qui vous a poussé à vous spécialiser dans la peinture des XIXème et XXème siècles ?

Alexis : Nous avons fondé la galerie en 2009, rue Paradis, où nous sommes restés plus de 15 ans. Nous avons commencé avec des peintres régionaux de Provence des 19ème et 20ème siècles. En octobre 2023, après trois ans de travaux, nous avons déménagé dans cette superbe maison de maître, posée sur l’eau, « Le Pavillon de la Reine Jeanne », où même nos clients peuvent accoster en bateau. Nous avons également développé, non loin, un atelier de restauration de tableaux et de vente de cadres anciens.

Comment choisissez-vous les artistes et les œuvres que vous exposez ? Privilégiez-vous des thèmes, des techniques ou des influences particulières ?

Giulia : Nous privilégions un lien fort avec la Méditerranée et la peinture française de la fin du 19ème siècle aux années 1950. Mais, parfois, des coups de cœur nous emportent ailleurs comme le fonds d'atelier de René Gruau ou une exposition dédiée au designer Marc Held. Nous restons ouverts tant qu'il y a un lien méditerranéen.

La lumière méridionale et la Provence semblent être des fils conducteurs dans vos choix artistiques. Pourquoi cette fascination et comment cela se reflète-t-il dans vos expositions ?

Alexis : Étant Marseillais et Aixois, nous sommes fascinés par la lumière unique et vibrante de la Méditerranée, qui a attiré des peintres comme Picasso, Matisse, et Renoir. Cette lumière influence profondément leur vision des paysages et pousse la peinture vers la modernité. Nos expositions reflètent cette influence et l'innovation née de la confrontation directe avec les paysages provençaux, loin des ateliers cloisonnés.

Quelles sont les plus grandes difficultés et les plus grandes satisfactions que vous rencontrez dans votre travail de galeristes ?

Giulia : Trouver des œuvres exceptionnelles est un défi. Nous sommes souvent en concurrence avec des galeristes internationaux. La satisfaction vient de convaincre des héritiers comme ceux de Bernard Buffet de travailler avec nous. Nous aimons aussi valoriser les fonds d'ateliers par des publications (catalogues d’expositions ou monographies) et des expositions cohérentes.

En tant que galeristes marseillais, quel lien particulier entretenez-vous avec cette ville et sa scène artistique ? Quelle évolution constatez-vous ces dernières années ?

Alexis : Nous avons un lien profond avec cette ville. Depuis 2013 et encore plus depuis la pandémie, la perception de Marseille a changé, attirant un public plus diversifié, y compris des étrangers. Cela élargit notre audience et nous parlons quotidiennement anglais à la galerie !

Vous avez accueilli en 2024 une exposition sur Picasso et la céramique, une autre sur le peintre Bernard Buffet. Vous participez également à de nombreux salons. Pouvez-vous nous donner un aperçu de vos projets actuels et futurs

Giulia : L'exposition Bernard Buffet se termine en septembre, suivie de participations à Fine Art Paris et au Salon du dessin en mars. Nous prévoyons également une exposition avec un artiste contemporain très connu au printemps prochain, que nous espérons confirmer cet été.

Vous êtes membres du Cercle des nageurs depuis 2022. Comment pratiquez-vous le club ?

Alexis : Nous avons découvert le Cercle grâce à notre fils de 11 ans, membre de l'équipe de water-polo. Grâce à lui, je m'entraîne trois fois par semaine avec un coach : j'ai trouvé plus utile de faire du sport plutôt que d'attendre la fin de ses entraînements au bar ! Nous participons aussi à des activités initiées par les parents, comme la buvette et la tombola, renforçant ainsi la solidarité et l’amitié entre les parents de l’équipe.

L'an dernier, vous avez invité des membres de l'administration à visiter la galerie. Pourquoi ces liens avec le Cercle sont-ils importants et de quelle nature sont-ils ?

Alexis : Le Cercle et le Pavillon de la Reine Jeanne sont deux écrins posés sur la mer, très complémentaires. Notre objectif est de créer des passerelles, un espace de dialogue entre ces entités importantes de Marseille.

Que représente le Cercle des Nageurs, selon vous ?

Giulia : Nous avons souhaité nouer un partenariat avec le Cercle car il représente des valeurs de dépassement de soi, de solidarité et de persévérance, essentielles dans une entreprise. Il incarne la préservation de la mer, un enjeu crucial pour une ville côtière. Bien que perçu comme élitiste, il est ouvert à tous les jeunes sportifs et son rayonnement est international. Le Cercle favorise le lien social, notamment pour les personnes âgées, créant une communauté rassurante. Je le compare souvent à un « village corse » : mon fils n’y est jamais seul !