Vie du Cercle

SUPPORTERS, À TAMBOUR BATTANT AVEC LE CERCLE

Au Cercle, les supporters ne se contentent pas d’encourager leur équipe de water-polo : ils en sont l’âme. Entre chants et tifos, vivez l’expérience en immersion de ceux qui portent, match après match, l’équipe Élite vers les sommets.

Il est 19 heures ce mercredi 9 octobre, les gradins commencent à se remplir doucement tandis que les joueurs se préparent pour leur premier match de Ligue des Champions. Quelques jeunes supporters, tambour en main, prennent place au-dessus de la cage de gauche, là où la petite communauté des fidèles du l’équipe de water-polo aime se regrouper. Parmi eux, Baptiste Audon, 19 ans, joueur en Nationale 2 et figure clé du club des supporters, ne rate jamais une occasion de porter haut et fort la voix de ses coéquipiers, aussi bien dans l'eau que dans les tribunes. « C’est ici que tout se passe, on est juste au-dessus du but, on a une vue parfaite sur le bassin », explique-t-il avec enthousiasme, tandis qu’il ajuste le gros tambour qu’il porte autour du cou. Baptiste, dont le père était capitaine de l’équipe de France en son temps, et son grand-père également joueur de water-polo, incarne cette nouvelle génération de passionnés de water-polo, héritiers d’une tradition qui se transmet de père en fils. Depuis son plus jeune âge, il arpente les bords des bassins, accompagné par ses parents et bercé par le rythme des matchs. « Mon père a fait toute sa carrière ici au Cercle, et ma mère m’allaitait dans les gradins pendant ses matchs. Le Cercle est ma deuxième maison », raconte-t-il avec un sourire. Aujourd’hui, il joue en Nationale 2 et rêve de faire monter son équipe en Nationale 1 l’an prochain.

De génération en génération

Le club des supporters du Cercle n’est pas une simple organisation formelle mais un groupe soudé par une passion commune. « Dès qu’on a commencé à jouer au water-polo au Cercle, il y avait déjà une équipe de supporters, constituée de manière informelle. Ça fait partie de l’histoire du club », explique Baptiste. Cette tradition remonte loin, peut-être même à l’époque de son père, qui jouait bien avant lui. Mais c’est véritablement au début des années 2000 que cette communauté a pris forme. À l’époque, les jeunes de l’équipe de réserve, après avoir joué leur propre match, grimpaient dans les gradins pour encourager l’équipe Élite. « C’était incroyable de pouvoir jouer, et tout de suite après, on rejoignait les tribunes pour encourager les plus grands. C’était une époque où les joueurs eux-mêmes encourageaient leurs coéquipiers », se souvient-il. Aujourd’hui, ce sont les jeunes générations qui portent cette tradition. « Les équipes sont mixtes jusqu’à 15 ans mais les supporters sont majoritairement de jeunes hommes. C’est dommage, on aimerait une plus grande diversité dans les gradins », déplore Baptiste. Malgré l’absence de hiérarchie officielle, il apparaît que le jeune joueur joue un rôle essentiel dans l’animation des tribunes, tout comme Arthur Debiais, Louis Couilleux, et Swanzo Chrion, trois jeunes de la génération 2006-2008 également très impliqués. En tant que leader des supporters, son rôle est d’organiser l’ambiance lors des matchs. « Je m’occupe de tout ce qui est logistique : réunir le matériel comme les tambours, les tifos, les drapeaux… On essaie toujours d’être prêts pour créer une ambiance électrique ! »

La force des chants et la puissance du groupe

Au Cercle, l’ambiance ne se crée pas seulement avec des tambours et des drapeaux, mais aussi avec des chants soigneusement choisis. « On a des chants qui viennent du Vélodrome, qu’on a remixés pour le water-polo, et d’autres qui sont plus personnels », explique Baptiste. L’un des plus emblématiques est « Aux armes », scandé avec ferveur par les supporters dans un rythme cadencé. « C’est simple, mais puissant. Quand tout le monde applaudit et chante en même temps, ça donne une énergie incroyable à l’équipe. » Car le rôle des supporters est crucial pour l’équipe, surtout dans les moments difficiles. « On est là pour leur apporter de la force, pour les encourager quand ils sont fatigués ou qu’ils traversent une période de doute pendant le match. Ils savent qu’on est derrière eux », affirme Baptiste avec conviction. « Parfois, quand l’équipe est menée ou rate une occasion, c’est notre chant qui leur donne l’énergie de continuer à se battre. » Baptiste se souvient encore de la finale de l’Euro Cup en 2019, un moment inoubliable pour tous les supporters du Cercle. « C’était la folie ! On jouait contre le Jadran Split, une équipe croate redoutable. Des amis avaient fait venir des supporters du Vélodrome. On était tous là, serrés dans les gradins, avec nos tambours et nos fumigènes. L’ambiance était électrique, la piscine enfumée, et tout le monde chantait à l’unisson. C’est sûrement le moment le plus marquant pour nous. Gagner cette coupe à la maison, avec une telle ambiance, c’était magique. »

Quand les défis renforcent les liens

Malgré la ferveur et l’enthousiasme des supporters, tout n’est pas toujours facile. « La plus grande difficulté, c’est de mobiliser tout le monde à chaque match. Parfois, il y a des jeunes qui ne viennent pas, ou d’autres qui sont trop timides pour chanter », admet Baptiste. « Mais on ne veut forcer personne. On essaie juste de les entraîner avec nous, de les faire participer naturellement. » Lorsqu’il y a peu de supporters, la tâche devient plus ardue, mais Baptiste et ses camarades ne baissent jamais les bras. Pour renforcer l’engagement des plus jeunes, Baptiste a même lancé un projet d’atelier de fabrication de tifos, en collaboration avec les mamans des joueurs U10 et U12. « L’idée, c’est que les plus jeunes fabriquent leurs propres tifos et qu’ils puissent les emmener avec eux lors de leurs tournois, notamment le tournoi international d’Habawaba en Italie. » Cet événement, qui réunit des équipes de jeunes du monde entier, est un moment fort pour le club, qui l’a déjà remporté à deux reprises, en 2014 et 2016. Au-delà des matchs, Baptiste rêve aussi d’élargir la base de supporters. « On aimerait vraiment que tout le monde, au Cercle, se sente concerné et rejoigne notre mouvement. Plus on est nombreux dans les gradins, plus on a d’impact », dit-il. Pour lui, l’objectif est clair : rassembler tous les supporters du Cercle et créer une seule et même voix qui résonne dans toute la piscine.

Cap sur la Ligue des champions

Si les supporters ont un rôle crucial à jouer, les ambitions de l’équipe, elles, sont plus élevées que jamais. « Notre rêve, c’est de gagner la Ligue des champions en 2025. C’est l’objectif depuis trois ans maintenant », confie le leader avec force. Le Cercle a déjà marqué l’histoire en France avec 40 titres de champion, mais l’Europe reste la prochaine frontière. « On a déjà atteint le Final 8 une fois, et maintenant, on veut ramener la coupe à la maison. » En attendant, Baptiste et les autres supporters continuent de porter l’équipe dans les moments décisifs, avec passion et dévouement. « Chaque match est un pas de plus vers notre objectif, et chaque chant, chaque battement de tambour compte », martèle-t-il. Et ce soir-là, dans les gradins, l’ambiance monte en flèche à mesure que le match avance. Les chants s’enflamment, on entend résonner « Hissez-haut » et « Marsei-llais », le son des tambours emplit l’air et Baptiste frappe avec vigueur pour encourager les joueurs. Les drapeaux s’agitent, les applaudissements fusent et même si le résultat est encore incertain, une chose est sûre : l’énergie collective, la solidarité et l’amour pour le Cercle résonnent bien au-delà du score.