Dossier

Vincent MATHERON

Les grandes lignes

Le jeune skateur de 25 ans, seul français et seul européen en finale des Jeux Olympiques de Tokyo où il a terminé à la 7ème place, est à nouveau en lice pour représenter la France aux Jeux de Paris. Revenu à Marseille après 3 années d'exil aux États-Unis, il a choisi de faire sa préparation physique au Cercle, présentation dans les grandes lignes.

La famille

« C'est mon père, Patrick et mon oncle, Seb, passionnés de glisse, qui m'ont mis au skateboard quand j'avais 4 ans. Mon frère Nathan a aussi attrapé le virus. On skate régulièrement tous ensemble. J'apprends beaucoup avec eux et travailler en famille est quelque chose d'épanouissant et de très précieux. »

Marseille

«Je l'ai dans le sang et tatouée sur le bras. C'est là où j'ai tout appris et pu donner le meilleur de moi-même. Après avoir énormément voyagé ces dernières années, je peux vraiment affirmer que c'est la meilleure ville du monde ! Le bowl du Prado est un endroit mythique que j'ai toujours autant de plaisir à fréquenter même s'il mériterait d'être mieux entretenu. »

Le bowl

«En skateboard, il y a deux disciplines : le bowl ou le street. Moi je pratique le bowl (aussi appelé « park » aux Jeux Olympiques). Cela consiste à skater dans une sorte de cuvette composée d'un ensemble de courbes reliées entre elles. C'est ce que je maîtrise le mieux et ce qui est le plus naturel pour moi puisque j'ai débuté au bowl du Prado. Pour autant j'aime aussi skater dans la rue. Le street est une discipline plus technique qui me permet de progresser de manière globale. »

Les études

«À 11 ans, j'ai commencé à participer à de nombreuses compétitions et à avoir des sponsors. À 13 ans, je voyageais déjà beaucoup. Ce n'était pas évident de combiner ça avec l'école. Mais ma mère étant professeure au collège, elle m'a poussé à finir mes études. Après mon bac S, j'ai essayé de poursuivre en m'inscrivant en STAPS mais j'ai du abandonner avant d'être diplômé. Les études supérieures ne sont malheureusement pas très adaptées à la pratique du skate et du haut-niveau. Pourtant je n'exclus pas de reprendre des études à l'avenir pour pouvoir me reconvertir.»

La Californie

«J'y ai vécu 3 ans et demi, d'abord à San Diego puis à Los Angeles. Il y a là-bas une culture du skate et du surf incroyable. J'y ai rencontré beaucoup d'amis avec qui m'entraîner. On y trouve de nombreux skateparks, de toutes les tailles, adaptés à tous les niveaux. Ils sont grands, profonds, bien entretenus et permettent vraiment de progresser. Quand on pratique le skate, c'est très important de pouvoir changer régulièrement de skatepark, pour pouvoir s'adapter rapidement en compétition.»

Tony HAWK

«C'est une légende. Le Zinedine Zidane du skateboard ! Il est créatif, passionné et surtout très humble. Pourtant il a inventé un très grand nombre de figures et a fait beaucoup pour la démocratisation du skate à travers le monde. J'ai eu la chance de le rencontrer grâce à son beau-fils et il m'a hébergé à mon arrivée aux États-Unis. C'est devenu un ami.»

Les blessures

«Je me suis souvent blessé en skatant. Mais 1 an avant les Jeux Olympiques de Tokyo, j'ai fait une grosse chute sur une rampe aux Etats-Unis. Triple facture malléolaire. J'ai été rapatrié pour être opéré à Marseille. Ma rééducation a été longue. J'ai d'abord été alité deux semaines puis j'ai du passer 1 mois 1/2 avec des béquilles. Apres une période de rééducation à Capbreton puis en Autriche, c'est avec 15 vis, 3 broches et 2 plaques que j'ai participé aux Jeux...»

Les Jeux Olympiques

«Je ne garde pas un très bon souvenir des Jeux de Tokyo. Même si j'ai adoré le skate park, l'un des meilleurs que j'ai pu pratiquer, j'ai été déçu de l'expérience générale. Avec le Covid, l'ambiance dans le village n'était pas très bonne et ma blessure a aussi compliqué les choses. J'aborde les Jeux de Paris plus sereinement. Avec l'installation du skatepark sur la Place de la Concorde, nous allons bénéficier d'une belle visibilité. Et je suis très heureux d'être encadré par Alexis Jauzion, notre coach, ancien juge aux JO, qui connait très bien tous les rouages de cette compétition.»