Conversations

WECARE@WORK

Le choix de l’empathie

Maladie et entreprise : comment concilier les deux, permettre à un collaborateur de gérer son départ, son temps d’arrêt, sa reprise, former les managers à ces questions ? Comment intégrer au sein de l’entreprise les compétences développées par l’expérience de la maladie ? WeCare@Work, start- up de «malades», au sens propre comme au figuré, répond et s’engage avec une nouvelle plateforme numérique, Alex.

Engagées. Tel est le premier mot qui vient à l’esprit lorsqu’on rencontre Anne-Sophie Tuszynski et Claire Désarnaud, toutes deux membres du Cercle. La première est impliquée dans Cancer@Work, une association loi 1901, reconnue d’intérêt général, existante depuis 2012. Organisée autour d’un club de dirigeants, elle s’est donnée pour mission de concilier entreprise et maladie. Présidée par Philippe Salle, président du groupe Emeria (ex Foncia), l’association représente 2,5 millions de salariés, compte six administrateurs et une centaine d’entreprises membres. « Notre ancrage régional est récent, il se manifeste notamment dans le secteur bancaire, BPCE, la CEPAC et la Banque populaire » relève Anne- Sophie Tuszynski.

Claire Désarnaud, quant à elle, a longtemps été aux manettes d’une start-up facilitant le soutien d’un proche malade. Son présent passe par le développement deWeCare@Work aux côtés d’Anne-Sophie Tuszynski. « Nous nous sommes rencontrées autour de nos histoires, chacune avec nos parcours, pour travailler sur l’inclusion de la maladie au travail. C’est notamment dans le cadre du Cercle des Nageurs, avec lequel nous sommes alignées sur des valeurs communes, que nous intervenons sur les problématiques d’accompagnement. Nous bénéficions de l’environnement de ce lieu magique et inspirant pour nous retrouver et travailler » détaille Claire Désarnaud.
L’objectif de WeCare@Work ? Aider les employeurs à mieux traiter les épisodes de maladie de leurs salariés, en intégrant les équipes.
« On a tendance à focaliser son attention sur la personne concernée en oubliant les autres collaborateurs, qui sont présents et qui travaillent d’autant pour compenser l’absence. Il s’agit aussi de faire la preuve que d’anciens malades sont capables de créer des entreprises et de la valeur commune » reprend Anne-Sophie Tuszynski.
D’ores et déjà, la jeune entreprise qui compte 12 salariés, majoritairement des anciens malades, double son chiffre d’affaires chaque année et offre un panel d’outils gratuits et une ligne téléphonique gratuite accessible pour toute question sur la maladie. Trois grandes familles de solutions, sensibilisation, formation certifiée Qualiopi et accompagnement individuel ou collectif sont proposées en présentiel ou en digital via des webinaires, des cafés rencontres, des séances de dédicaces.

La start-up vient aussi de lancer une nouvelle plate-forme numérique, Alex (dont les illustrations sont réalisées par une autre membre du Cercle : Lili Sohn). Alex accompagne tous les salariés confrontés à une maladie de longue durée. « Cela traite des sujets concernant le départ, la gestion de l’annonce, de l’arrêt de travail, l’anticipation et la préparation du retour au travail, la problématique d’adaptation, les interrogations sur l’évolution professionnelle tout en mettant à disposition des modules de formation des managers via un système d’abonnement » reprend Claire Désarnaud. « Il existe des compétences développées dans l’expérience de la maladie, comme la gestion de l’émotion, de l’empathie, ce qui peut valoriser de manière individuelle et contribuer au développement de l’entreprise. C’est une source de création de valeur qui permet de conjuguer performance humaine et économique. Il faut savoir que ce sujet engage la pérennité de notre système de santé. Chaque jour en France, 1200 personnes apprennent qu’elles ont un cancer, la moitié travaille et dans les deux ans, une personne sur trois quitte son emploi » appuie Anne-Sophie Tuszynski. L’accompagnement, la mobilisation sont nécessaires sur ce sujet de santé publique majeur !

Site internet : www.wecareatwork.com