Conversations

Axel CHAY

Artiste solaire

Natif de Nîmes, installé à Marseille, Axel Chay fait partie des stars montantes du design français. Connu pour ses assises et luminaires en aluminium, il crée des pièces fortes à l’esthétique radicale. Ses créations décorent désormais de nombreux intérieurs à travers le monde et Justin Bieber, popstar internationale, compte même parmi ses clients. Décontracté et jovial, il évoque avec nous son travail d’artiste, ses inspirations et son amour pour la mer.
« Le plus important pour moi, c'est d'avoir un design libre. »

Tu te définis comme un designer autodidacte. Peux-tu nous dire un mot de ton parcours ?

J'ai débuté par une école de commerce où j'ai rencontré Marouane Sadki, mon premier associé et ma femme Mélissa. C'est durant notre MBA en commerce international à Londres, que nous avons décidé, avec Marouane, de nous lancer dans le secteur. Pour cela, nous avions créé un studio, Nova Objecta, qu'on a tenté de faire fonctionner pendant 7 ou 8 ans, sans grand succès !

Pourtant tu ne t'es pas découragé...

Marouane a fini par prendre un autre travail et moi j'ai intégré l'entreprise de mon père, tout en continuant à imaginer des prototypes avec mon frère, Aimeric. C'est ma rencontre avec la galeriste Anne Carpentier, la premiere à me faire confiance, qui a accéléré les choses quand elle m'a proposé, en 2020, d'exposer des pièces à Arles. D'abord dans sa galerie puis dans une des chambres de Vaste Horizon, sa maison d'hôtes, aux côtés d'autres designers. J'ai crée pour l'occasion le lampadaire Modulation, les appliques Coquillage et j'ai pu présenter mon tabouret Septem composé de tubes d'aluminium ainsi que le fauteuil Parad, en toile et métal. Cet événement a marqué un tournant dans mon parcours.

Tu travailles beaucoup l'acier et l'aluminium. Pourquoi ce choix ?

Je crois que c'est un peu dans mes gênes ! Mon grand-père était maréchal-ferrant et mon père travaillait dans une entreprise de constructions métalliques. L'acier et l'aluminium présentent le grand avantage d'être réactifs et économiques, faciles à travailler. Mais je me force aussi à travailler d'autres matériaux comme le plâtre ou le liège. J'ai même créé avec mon frère un prototype de chaise avec des frites de piscine ! Je ne l'ai pas produite mais c'était une manière économique et amusante de concevoir une assise confortable.

Comment définirais-tu ton travail ?

Je n'aime pas trop le définir ! Je ne cherche pas à catégoriser mes pièces pour ne pas risquer de me restreindre. Le plus important pour moi, c'est d'avoir un design libre. C'est-à-dire détaché des modes ou des tendances. Je veux que mes pièces soient libres d'exister, fortes par elles-mêmes et visuellement impactantes.

L'humour est-il ta marque de fabrique ?

Je peux être un peu provocateur mais mon souhait est avant tout que mes créations laissent libre cours à l'imagination de chacun. Je ne les imagine pas pour faire rire les gens mais si elles font sourire alors tant mieux. Je n'aime pas ce qui est trop sérieux !

Comment le Sud influence tes créations ?

J'ai grandi à Carry-le-Rouet où j'ai passé beaucoup de temps dans l'eau pour nager ou chasser. J'ai une véritable fascination pour la mer. Pendant longtemps j'ai d'ailleurs eu envie de créer un objet qui lui rendrait hommage. C'est que j'ai pu faire avec l'applique Coquillage. Les formes et les couleurs primaires du mobilier urbain de bord de mer m'inspirent beaucoup également.

Tu as rejoins le Cercle l'an dernier. Qu'est-ce qui a motivé ton adhésion ?

J'ai toujours nagé. J'adore ça et j'ai le sentiment que nager me rend créatif. La natation, avec ses mouvements répétitifs, est un sport durant lequel tu peux vraiment réfléchir et voir des idées jaillir. Je trouve que c'est un grand privilège de pouvoir venir nager ici, en plein centre-ville. Je m'y rends à ma pause déjeuner et le week-end, en famille.

Es-tu plutôt mer ou piscine ?

Mer ! Je me baigne toute l'année, quelle que soit la saison. Il n'y a pas un mois où je ne nage pas. J'ai besoin d'être dans l'eau.

Comment décrirais-tu le CNM à des gens qui ne le connaissent pas ?

C'est difficile comme question (rires) ! En réalité, je ne sais pas s'il y a vraiment besoin de le décrire. Je crois que le Cercle fait vraiment partie du patrimoine marseillais. Quand j'en parle à des amis qui ne sont pas du coin, tout le monde sait de quoi il s'agit !

Pour conclure, est-ce que je peux te demander quels sont tes prochains projets ?

L'aménagement de nos nouveaux locaux à Saint-André où mon frère va pouvoir installer son atelier et où Mélissa et moi pourrons enfin avoir nos bureaux ainsi qu'un showroom où conserver toutes mes pièces. Nous préparons également une très belle collaboration avec une grande enseigne française prévue pour début 2024... J'ai hâte de vous la dévoiler ! .